Source : IRMA centre de ressources et d'information pour les musiques actuelles / DGEFP délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle - Patrick Coudreau - 2010
Le secteur de l’édition phonographique poursuit sa structuration, et vient de terminer le volet prospectif de son engagement pour le développement de l’emploi et des compétences (
Edec). L’élaboration de ce contrat d’étude prospective (
CEP) a fait l’objet d’un rapport et d’une synthèse, récemment publiés. Il s’agit d’analyser cette démarche qui a permis d’établir le diagnostic partagé et les préconisations qui visent à accompagner au mieux les mutations de ce secteur.
Après divers accords de branche, la filière a signé, le 30 juin 2008, la convention collective nationale (
CCN) de l’édition phonographique. Ces accords permettent la mise en place de divers dispositifs et actions de formation (
DIF,
CIF, entretien professionnel, contrat de professionnalisation…), de bilans de compétences et de validation des acquis de l’expérience (
VAE). Des accords sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (
GPEC) et sur la place des seniors dans l’entreprise ont également été établis.
L’élaboration d’un CEP fait suite au besoin exprimé par les organisations professionnelles et syndicales de la branche.
Le CEP est destiné à établir un diagnostic économique et social, repérer les évolutions afin d’aider les partenaires sociaux et l’État à définir les politiques d’emploi et de formation prospective adaptées. L’enquête du CEP a été réalisée auprès de 800 entreprises, et a fait l’objet d’un taux de retour de 14%. Les entreprises témoignent d’une attente forte face à ce type d’enquête, mais sont également conscientes qu’elle arrive trop tard et que "le déclin semble inéluctable".
Le contrat d’étude prospective a permis d’établir une photographie du secteur [2], aussi bien au niveau des entreprises que de salariés et des formations. La plupart des interlocuteurs interrogés ne sont pas surpris des résultats, mais leur mise en lumière va permettre de "mettre en place un outil pour les entreprises et les syndicats en vue d’assurer une formation et un suivi pour les salariés, dans un contexte économique où le pilotage se fait à vue car il n’y a pas de visibilité sur le moyen terme", explique Christian Bordarier, qui a également fait partie du comité de pilotage de l’étude pour la CFE-CGC.
Le secteur compte environ 600 entreprises d’un salarié ou plus, ainsi qu’un grand nombre d’entreprises sans salarié permanent, mais cette réalité est difficilement quantifiable. Plus de 94% des entreprises sont des
TPE (moins de 10 salariés) et parmi elles, les deux tiers (66,2%) n’ont qu’un ou deux salariés. La moitié des entreprises sont très récentes (moins de 6 ans). On observe cependant une augmentation globalement du nombre d’établissements depuis 30 ans, malgré une baisse depuis 2007 (-19%). La taille des établissements diminue, ainsi la proportion des TPE est en hausse. Plus des deux tiers des entreprises sont concentrées en Île-de-France.