Source : IRMA centre d'information et de ressources pour les musiques actuelles
Chargée de réfléchir sur la diversification du public des conservatoires, par des approches pédagogiques fondées sur le décloisonnement des esthétiques, la valorisation de l’écoute et le développement des pratiques collectives, cette "mission de réflexion" s’est appuyée sur l’audition de nombreux acteurs de la vie musicale, de représentants de l’enseignement spécialisé, des collectivités territoriales, des parents d’élèves.
Dans ses conclusions, le rapport préconise de redéfinir les missions des conservatoires afin de décloisonner et démocratiser l’apprentissage de la musique en France.
Le rapport envisage ainsi de transformer les conservatoires en "écoles des arts" afin de créer des passerelles entre les différentes disciplines artistiques. Cette école des arts pourrait abriter, selon les cas et les situations, une EDAM (école des arts/musique), une EDAD (école des arts/danse), une EDAT (école des arts/théâtre), une EDAP (école des arts plastiques), une EDAB (école des arts visuels), une EDAC (école des arts du cirque), indique le rapport. Une charte commune de fonctionnement pédagogique serait établie au sein de ces structures. Le rapport préconise aussi de favoriser la complémentarité entre conservatoires, établissements scolaires, écoles associatives et pratiques amateurs.
Notre proposition principale, déclare Didier Lockwood, est donc de permettre à de nouveaux publics, dès leur entrée au conservatoire, d’y trouver un enseignement correspondant à leur choix. C’est la raison pour laquelle il est essentiel aujourd’hui de distinguer deux pratiques bien spécifiques de la musique : la musique dite classique de tradition écrite et la musique dite populaire de tradition orale. La mise en place au sein des conservatoires de deux pôles dédiés à ces types de musique devrait permettre par leur mise en tension d’en extraire les particularités et richesses respectives, et ainsi fonder un tronc commun d’enseignement impulsé par une meilleure prise en considération de l’oralité. Je crois fermement que la transversalité en va-et-vient entre la musique classique et la musique actuelle est possible à partir d’un tel tronc commun, quel que soit le point d’entrée.